Compte-rendu des RV des 10 et 11 août avec les maçons (2/3)

texte par Xavier Galleri, extrait de la Framaliste [Maison-Prog-Mallaret], <Compte-rendu des RV des 10 et 11 août avec les maçons>

Passons maintenant au deuxième artisan, M. Polese, qui est venu hier en fin d’après-midi.
Commençons par dire que, tout en étant aussi cordial et sympathique qu’avec le 1er, le contact avec M. Polese a tout de suite été plus intimiste et plutôt porté sur l’histoire de la maison.

Il a peut-être été bon commerçant, mais son approche a clairement visé à mettre en avant le respect d’une certaine tradition de la construction dans la région. Il m’a ainsi longuement expliqué que les rénovations comme celle réalisée sur la maison datent essentiellement des années 60, période où est apparue la pratique du « tout béton » qui est, selon lui, parfaitement inadapté dans notre cas. En effet, les sols regorgeant d’eau, le « tout béton » empêche les constructions de « respirer », c’est-à-dire de faciliter la circulation, même lente, de l’eau, comme cela se passe très bien au contraire avec des mortiers à base de chaux. Bref, j’ai ainsi bien compris qu’il existe des approches différentes des techniques « conventionnelles » qui, selon lui, sont bien plus adaptées à des constructions comme Mallaret.

J’ajoute également que, pendant la visite, il m’a semblé faire preuve d’un regard beaucoup plus expert, m’expliquant en plusieurs occasions des éléments techniques assez pointus à côté desquels M. Dallier est complètement passé.

Venons-en maintenant à ses conclusions et recommandations :

  • Concernant la cave, selon lui, elle semble en bon état, aussi bien la roche que les boiseries du plancher 😊. Les éboulements ne l’inquiètent pas du tout et sont même normaux. Ouf 😌 ! Pour autant, il faut impérativement la vider de toutes les « merdes » qui y traînent et qui favorisent les dégradations par l’humidité et les moisissures, et veiller à ce qu’une circulation d’air suffisante se fasse en permanence. Il propose de revenir en septembre pour faire un diagnostic plus précis des boiseries du plancher. En particulier, il cherchera s’il y a de la « mérule », un champignon (merci Peggy ! 😉) qui atteint en profondeur les boiseries dans les milieux humides, froids et confinés (d’où l’importance de la ventilation dans notre cas).
  • S’il confirme que la cave est saine, il propose simplement d’aménager un puisard suffisamment large et profond pour recueillir proprement l’eau des 2 sources et y placer une pompe automatique pour l’évacuation du trop plein sans que le sol soit trempé en permanence.
  • Concernant les placards de la pièce à vivre, il pense qu’ils peuvent être rénovés et même qu’ils le méritent car « c’est du très bel ouvrage » ! Il connaît un menuisier-ébéniste qu’il nous recommandera pour faire un devis. Il pense que nous pouvons aussi faire par nous-même certaines des rénovations nécessaires, pour ceux que ça intéresse ! 😋
  • Enfin, concernant le mur de la forge, il considère qu’il est urgent d’intervenir pour reprendre le mur qui est en train de s’effondrer. Selon lui, c’est tout l’angle de l’atelier qui « chasse » et il propose de le reprendre avec l’angle opposé grâce à un chaînage métallique boulonné avec des croix de Saint André. Cela permettra de redonner toute sa résistance à la structure tout en laissant les pierres apparentes.
Le mur de la forge menace de s’effondrer…
  • Son diagnostic des cheminées est identique à celui du 1er artisan. A refaire rapidement, donc, en même temps que le toit.
  • Idem pour le saloir. Mais sa préco est plutôt de détruire la dalle en ciment pour révéler l’ancien plancher et le laisser « respirer » avant de refaire qqch à la place. Il faudra également tester l’état des boiseries du plancher (pannes et solives) qui ont beaucoup souffert du sel, mais peuvent malgré tout être encore en suffisamment bon état. Par contre, c’est, là aussi, un préalable à des travaux à l’étage du dessous.
  • Dans les chambres du dessous, il a identifié un écrasement des murs porteurs de chaque côté d’une des pannes principales. Il propose de renforcer les points de portage pour soulager les murs et leur permettre de travailler différemment. C’est là un des éléments que n’a pas vu M. Dallier 🙄.
  • J’ajoute que, ayant papoté « huisserie » avec lui, il m’a proposé une idée que je trouve excellente pour boucher temporairement les fenêtres cassées. Pour lui, il faut visser dans les dormants des plaques de plexiglas, ce qui apportera la même protection que des planches de bois, mais avec le gros avantage de laisser passer la lumière 😎. Malin, non ? 💪
  • Concernant le grenier, selon lui, tout le plancher est pourri, des 2 côtés, maison haute et maison basse. Il m’a fait la démonstration à plusieurs endroits du fait que le bois est littéralement bouffé par les vers. Il faudra donc le changer intégralement. Et, là encore, il faudra y réfléchir au moment nous souhaiterons rendre habitables les chambres du 1er étage.
  • Pour la couverture, il est prêt à travailler avec n’importe quel couvreur pour assurer les finitions (arasement au niveau des pannes sablières, notamment) à partir de mortier à la chaux (sans béton, donc, comme vous l’aurez compris 😀). Je lui ai proposé de lui envoyer le devis de notre couvreur pour qu’il nous dise si c’est compatible avec ses exigences. @Manu. Je ne me souviens pas l’avoir scanné quand tu me l’as confié. Peux-tu t’en occuper et m’envoyer le fichier ?
  • Il a également remarqué toutes les traces d’infiltration d’eau qui ont participé à pourrir le plancher du grenier dans la maison haute. Du coup, dans la chambre du fond, la haut d’une armoire est en train de pourrir et il trouve ça dommage (car « c’est aussi du très bel ouvrage ! »). Il nous conseille de la déplacer le plus tôt possible.
  • Enfin, il a diagnostiqué une fissure dans le mur porteur au fond du grenier de la maison haute qu’il propose de réparer sur le même principe que pour les 2 murs porteurs de la maison basse.

(à suivre…)

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