texte par Emmanuel Gaillot, extrait de la Framaliste [Maison-Prog-Mallaret], <Mallaret, chantier d’été (part two)>
Bonjour à tou/te/s,
… un message dû de longue date 🙂
Une chose en entraînant une autre, j’aurai attendu jusqu’à maintenant pour donner plus de nouvelles. Je suis heureux de prendre enfin le temps de le faire.
Les nouvelles, donc, en commençant par le plus lourd…
Ça y est, nous avons signé un compromis de vente ! Ça s’est fait un peu sur le fil du rasoir, mais on a fini par avoir tous les documents prêts à temps pour le rendez-vous chez la notaire… Encore quelques formalités à remplir, rien de bien bloquant si j’ai bien suivi. On espère conclure la vente d’ici fin septembre. Hourrah \o/
Le compromis de vente signé, on a enfin pris le temps de recontacter l’artisan maçon qui est notre meilleur supporter pour prendre rendez-vous et commencer les travaux. Dans l’ordre, il doit intervenir sur le toit pour prendre les mesures temporaires qui nous permettront à court terme d’éviter les fuites et juguler la dégradation des poutres et des planchers du grenier. (Normalement, ce travail a été effectué début août, mais je n’ai pas eu de confirmation de complétion de cette étape… les surprises restent donc possibles).
Ensuite, il doit poser les étais au premier étage de la maison basse pour permettre la dépose de la dalle en ciment du saloir et consolider les murs à cet endroit, puis il travaillera (enfin !) à la reprise du mur de la forge qui menace de s’écrouler. Puis ce sera au tour de la cave, dans laquelle il rebâtira correctement un puisard et un écoulement des eaux vers l’extérieur. Le fait qu’on ait pu lancer ces divers chantiers avec lui est une grande avancée, car on peut enfin espérer que la maison soit hors d’eau (ou presque — plus d’infos plus bas) avant l’hiver.
Hors d’eau… ou presque, donc…
Pendant la deuxième semaine du chantier, nous avons eu droit à un orage homérique, qui nous a permis de mieux comprendre par où la maison fuit… et pour sûr nous avons compris des choses !
Tout d’abord, le toit fuit, c’est indéniable. Non seulement par la façade est de la maison haute, mais (et c’est une surprise) par la façade ouest de la maison basse. La poutre à cet endroit est bien attaquée, et c’est clair qu’il va falloir faire quelque chose de sérieux à ce sujet sous peu. On a aussi compris comment l’eau pouvait rentrer dans la maison basse au niveau du sol : en cas d’orage violent, l’eau n’a pas le temps de s’écouler proprement jusqu’au champ, et elle s’infiltre dans la maison par l’escalier de la porte de derrière. Là aussi, il va falloir étudier comment on veut s’en sortir.
Une possibilité est de creuser une tranchée à l’extérieur, qui permettrait de mieux capter les écoulements. Une autre serait de creuser une tranchée directement dans le sol de la maison (puisque c’est là où l’eau veut aller) et la diriger ensuite vers la cour extérieure de l’autre côté de la maison. C’est un peu dommage malgré tout de péter une dalle en béton qui semble en bon état.
On a eu aussi la joie de voir que l’eau s’infiltrait en bas des murs dans la remise de la boulangerie et dans la salle de bain… On surveille comme l’eau qui bout l’arrivée de champignons. Jusqu’à présent, tout va bien, mais là aussi, il va bien falloir adresser le problème. On a encore de quoi s’occuper pour 2019 🙂
Côté activités et accomplissements : pendant la deuxième semaine, nous avons débroussaillé le jardin, et déroncé proprement (comprendre : déraciner et brûler lesdites racines) une partie du potager. Maintenant qu’on a une débroussailleuse, on a espoir de pouvoir refaire ça plus souvent et de moins se retrouver dans la forêt vierge en début de chaque été.
Un autre des gros travaux a été de délambrisser le grenier, dans lequel il y avait des pièces à l’intérieur de la pièce (le grenier à grain et le saloir). On a dégagé plein de poussière et de sciure, on a béni le fait d’avoir un aspirateur industriel pour tout nettoyer… mais ça y est, le grenier de la maison basse est maintenant une seule pièce, grande et propre. Ça fait plaisir à voir. C’était tentant d’attaquer la dalle en ciment, mais le plancher dessous a commencé à dire non, alors on a préféré attendre l’étayage par un professionnel avant d’aller plus loin.
Autre grosse activité : débarrasser l’atelier derrière la cour (dit « atelier des trois (frères) »). C’était un atelier de polissage de couteau, beaucoup de déchets chimiques, de planches vermoulues, de trucs en décomposition plus ou moins douteux… Dans la joie et l’allégresse, on a réussi à faire rentrer quelques étincelles métalliques avec le sol en décomposition, et de constater quelques heures plus tard un départ de feu, qu’on a mis une bonne partie de la soirée à mater 🙂 Pas de dégât, juste un peu de frayeur et des galons gagnés à savoir détecter un feu qui couve en remontant les fumerolles. Là aussi, bénissons la bonne idée d’avoir acheté l’an dernier un long tuyau d’arrosage !
Et puis aussi : nous avons traité deux planchers sur les quatres des pièces du premier étage. Ça prend un peu de temps et beaucoup d’huile de coude… Il faut compter une après-midi pour un premier lessivage, décapage et nettoyage, un deuxième pour passer l’essence d’eucalyptus, puis un dernier pour appliquer la cire. À faire tout seul, c’est un peu pénible, mais à deux ça se fait bien.
On a aussi commencé à attaquer le nettoyage de l’étable… on n’est pas allés très loin, mais c’est déjà un bon début d’avoir entamé les travaux de cette pièce. C’est un sentiment qui se répète ici : commencer par attaquer un petit bout d’un truc monstrueux, puis se rendre compte que, de fil en aiguille, on en vient à bout.
Avec tout ça, on a eu plein de bonnes occasions d’aller à la décharge 🙂 On s’y est fait un nouvel ami, qui a pu nous donner des idées sur le déronçage (entre autres, à base de purin d’orties) et des pistes sur comment se débarrasser des toits en fibrociment (préau et grange). C’est encore loin d’être gagné, mais déjà on y voit un peu plus clair.
Dans un ordre de magnitude moins important, on a également pu expérimenter le ramonage chimique (que nous avait conseillé le ramoneur fin juin, pour décaper le conduit de cheminée et précipiter des plaques de goudron qu’il n’avait pas réussi à enlever). C’est un peu déconcertant au début de balancer une poudre rose sur les braises, puis un peu inquiétant de voir la fumée que ça fait… puis finalement, ça se passe bien. Il faut juste avoir la foi.
Et on a gagné deux badges, dans l’histoire.
D’une, on a pu prouver que la ferme était compatible avec les mineures… ou tout au moins, l’une d’entre elles, sous supervision d’un parent 😉 Adrien nous a rejoint la deuxième semaine avec sa fille, qui a adoré sa première expérience de camping (malgré les orages et les attaques de limaces), pouvoir actionner la benne du camion à la décharge, mettre le feu aux ronces, etc. Elle est repartie entière et enchantée 🙂
De deux, on a réussi à organiser un apéro auquel on a invité nos voisins. L’ambiance était très bonne, ils nous ont conseillé d’essayer le marché de Noirétable, ce qui s’est avéré être une excellente suggestion.
Encore des choses à dire sur la prochaine rencontre… mais ce sera dans un message à part 😉
Bien à vous,
— Manu.